Roman pour enfants dès 12 ans,
L’homme de la grue,
Eric Sanvoisin,
Slalom, 10,90 euros
Présentation de ce roman pour enfants : Un homme s’enferme dans une grue, à plusieurs mètres de haut, avec le strict nécessaire pour tenir un » siège » dont il ignore la durée. Est-ce un fou, un homme suicidaire, un dangereux activiste ?
Non, cet homme est un papa désespéré, privé de la garde de sa fille, Camille, depuis un an. C’est pour marquer cet insupportable anniversaire que » l’homme de la grue » comme les médias vont le surnommer, a pris cette terrible décision et est prêt à aller jusqu’au bout de son combat.
Camille de son côté, est tiraillée entre sa vie de collégienne, sa mère qui semble déterminée
à éloigner à tout jamais l’adolescente de son père, et les infos qu’elle reçoit, comme la
France entière, sur le geste de son père, au Journal de 20 heures.
Mon avis : Ces derniers temps j’ai un peu de mal à lire des romans. Du coup j’en lis très peu, même des très courts. Mais lorsqu’un livre a un sujet qui me tente, je le lis en général de suite et en très peu de temps. Ce fut le cas pour ce roman pour enfants que j’ai beaucoup aimé.
Il y a quelques années, vous vous souvenez peut-être de ce papa désespéré, qui, privait de sa fille et de ses droits parentaux avait tenter un geste ultime pour faire valoir ses droits, en montant sur une grue. C’est donc l’histoire que vous retrouverez ici dans ce roman pour enfants.
Ce fait d’actualité, je m’en souviens, mais que dans les très grandes lignes. Du coup, j’ai retrouvé ici ce qui a pu motiver ce papa désespéré, et c’était vraiment très intéressant d’avoir sa version des faits. Bon bien sûr, c’est une histoire inspirée de faits réels, mais ce n’est pas ici le témoignage des véritables protagonistes. Mais par ce biais, tout de même, on arrive à mieux comprendre l’acte de ce père. On comprend son désespoir et on comprend aussi pourquoi il a tenté cet acte fou.
J’ai aimé l’écriture de ce roman pour enfants. Les chapitres sont courts et on alterne entre la vision du père et le ressenti de sa fille, Camille. Ces passages sont écrits à la troisième personne. J’ai trouvais ça un peu étrange. C’est un peu dommage, car du coup, je trouve que cela marque une distance avec ce papa. Si ces passages avaient été écrits à la première personne, je pense que l’on aurait pu se mettre davantage à sa place et donc le récit aurait sûrement été plus percutant. Après, je peux également comprendre que l’auteur n’est pas souhaité se mettre à la place de ce papa, justement pour ne pas juger, ou bien par peur de ne pas coller au plus près de ce que ce père pouvait ressentir à ce moment là. Les motivations de l’auteur peuvent être très variées à ce niveau.
En revanche, les passages de Camille se font à la première personne. Ici on retrouve donc les pensée de Camille face à la situation qu’elle traverse. Elle voit le geste de son père, son père qu’elle aime et qui lui manque, mais dans le même temps, elle doit affronter sa mère, qui elle déteste son ex-mari. Elle l’accable d’un tas de choses. Camille se retrouve donc tiraillée entre les deux personnes qu’elle aime le plus, et qui l’aiment tout autant. Il va donc falloir qu’elle fasse comprendre à sa mère que son attitude n’est pas bonne, pour personne d’ailleurs, et dans le même temps, tenter de retrouver le contact avec son père.
C’est un roman pour enfants que je vous conseille. A partager avec les jeunes lecteurs qui devraient apprécier cette histoire ancrée dans le réel.