Plus jamais petite, Séverine Vidal,
Oskar, 2010, 8,95 euros,
Roman jeunesse dès 11 ans
Résumé : Lucie attend. Seule sur un banc, dans la rue, face à la grande porte de la maison d’arrêt, elle attend son heure, cette heure qui la mènera à la confrontation, à lui. Ce père qui n’est plus un père. Ce père qui n’est plus rien. Elle attend et elle espère, bientôt ce sera fini, bientôt elle sera libérée. Libérée de son enfance, de ses souvenirs, peut-être. Lucie espère. Bientôt peut-être, la vie l’attend ?
Mon avis : J’avais un peu peur de m’atteler à cette lecture. Bien qu’elle soit courte, elle promettait d’être intense et pleine d’émotion.
En effet, l’histoire est celle de Lucie, une jeune fille qui a été abusé par son père et qui a décidé de porter plainte. Depuis deux ans, celui-ci est en prison, et Lucie décide d’aller le voir. Non pas pour lui pardonner, mais pour qu’il réalise à quel point ses agissements ont été mal. Lucie veut lui montrer qu’aujourd’hui elle est forte, et que c’est lui qui est tout en bas, et qui doit avoir honte de sa situation et surtout de ce qu’il a fait.
L’histoire va donc évoluer entre passé et présent. Le présent qui est le moment où Lucie avance vers la prison, passant toutes les portes pour retrouver son « père ». L’angoisse monte, sa peur également, et en tant que lectrice j’ai également ressenti toutes les émotions retranscrites par l’auteur. C’est fort et intense !
Le passé, lui, nous est lâché au fur et à mesure. D’abord les moments heureux, puis la descente aux enfers de cette famille qui était pourtant sans problème.Et puis le dénouement, s’il peut y en avoir un vraiment !
Malgré le sujet délicat, j’ai beaucoup apprécié cette histoire car l’auteur a réussi un véritable tour de force ; créer un récit fort et émouvant, mais qui reste pudique et plein d’espoir.
Le sujet de l’inceste reste tabou et difficile à aborder, qui plus est avec les jeunes. Pourtant, c’est, hélas, quelque chose qui existe et dont il faut parler pour que les plus jeunes victimes comprennent qu’elles n’ont rien fait de mal, et que le mal en question, c’est bien l’adulte. Il faut sortir de cette spirale du silence, en osant parler. C’est pourquoi, je recommande vivement ce court roman chez les ados notamment.
Comment en dire davantage sur ce terrible sujet ? En tout cas, il me semble que ce sujet est rarement abordé dans les romans jeunesses (il doit bien y en avoir tout de même), mais ici il est important de souligner toute la force de ce récit. Chapeau à l’auteur, Séverine Vidal !
Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge pour Bookineurs en Couleurs.
Je vous rappelle la couleur de cette seconde session : Noir.
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3 Comments
merci infiniment !
Merci beaucoup à vous, Séverine ! 😉
Ce livre me donne envie. Si tu veux un titre qui parle d’inceste et que j’ai bien aimé : J’avais douze ans de Nathalie Schweighoffer.