Le garçon qui n’était pas noir, Jacqueline Woodson,
Bayard, 2011, 10,90 euros,
Roman jeunesse dès 10 ans
Résumé : Dans les années 60 aux Etats unis, Frannie vit dans le quartier noir de l’autre côté de l’autoroute, au-delà du quartier des Blancs. La ségrégation a pris fin mais les deux communautés ne se mélangent pas. Un jour, Frannie voit arriver dans son école un nouvel élève. Il est maigre, a de longs cheveux bouclés, et surtout il est blanc. Très vite, on le surnomme « Jésus », et il devient le souffre-douleur de Trevor, un jeune métis craint par tous. Frannie, elle, intriguée par cet étrange garçon blanc, tente de tisser des liens…
Mon avis : Je voulais lire ce petit roman depuis un moment, mais je l’ai repoussé plusieurs fois, par manque de temps. pourtant c’est un roman relativement court et qui se lit rapidement. Alors j’ai pris le temps de me poser entre deux livres et de le lire enfin.
Le thème abordé, principalement le racisme me tentait, car c’est un thème fort et hélas toujours d’actualité, peu importe l’endroit de la planète où l’on se trouve.
Avec ce roman, c’est un retour dans les années 70. Bien que la ségrégation des noires soit finie, ils habitent toujours ensemble et un pont les sépare de la ville des blancs. Aucune ethnie ne se mélange, et pourtant un jour, un jeune blanc va intégrer l’école de Frannie, cette jeune fille noire. Il va vite être pris pour cible et on va l’appeler Jésus.
Frannie est intrigué par ce jeune garçon et tente d’en savoir plus.
Ce roman sort de l’originalité de part son point d’ancrage : les années 70 en Amérique dans un quartier noir. De plus il aborde également le thème du handicape et des différences, dans le sens large du terme, et même celui de la perte d’un enfant.
Les valeurs qu’il véhicule sont belles, tout simplement et si on devait les résumer en un mot, ce serait la tolérance.
D’une manière générale c’est bien écrit, et on se laisse prendre à l’histoire, mais j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose. Ça manque de profondeur. J’aurai aimé que l’auteur nous parle davantage de Jésus et de ce qu’il ressent de par sa situation. J’aurai aimé en savoir plus sur les émotions de Sean, le frère de Frannie, du fait de son handicape.
La perte d’un bébé est également survolé. C’est un thème grave et qui aurait mérité d’être également traité davantage.
L’auteur a sûrement voulu un petit roman trop ambitieux. Difficile de parler d’autant de thèmes forts sur si peu de pages.
C’est dommage, mais peut être cela suffira-t-il aux plus jeunes lecteurs, car malgré tout, l’histoire leur apportera un message de tolérance indéniable. Je pense qu’ils y seront sensibles malgré tout.
Au niveau des personnages, Frannie est sympathique, mais celui qui m’a le plus marqué est Sean, son frère, qui est sourd. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis davantage attachée à lui.
« Jésus » a une histoire intéressante, mais comme je l’ai dis, il lui manque quelque chose, on ne connait rien de ses émotions pratiquement. Du coup, difficile de s’attacher à lui plus que ça.
Juste un mot également, sur la couverture que je trouve vraiment moyenne. On dirait un dessin d’enfant, mais qui instaure une drôle de sensation. Limite elle me met mal à l’aise. Étrange, mais bon…. Difficile à expliquer.
De manière générale, ce roman est intéressant et agréable à lire, mais je lui reproche clairement une certaine profondeur. Lu mais pas marquant.
Lire les avis de Bouma,
Livre lu dans le cadre du challenge Lire sous la contrainte organisé par Philippe. Pour cette session, on lit des livres avec des couleurs dans le titre.
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1 Comment
J’aime bien cette auteure, qui parle toujours des préjugés racistes aux Etats-Unis… Mais ça me fait penser que ça fait longtemps que rien n’a été traduit d’elle !