Le cahier de Leïla : De l’Algérie à Billancourt, Valentine Goby et Ronan Badel,
Autrement, 2014, 4,95 euros,
Roman jeunesse dès 10 ans
Résumé : 1963 : la famille de Leïla vient de rejoindre le père, ouvrier des usines Renault à Billancourt. Dans ses montagnes de Kabylie, Leïla attendait cet instant depuis toujours. Dans son journal intime, elle nous raconte la découverte de ce nouveau pays, ses joies, ses peines, avec toujours, dans le coeur, le souvenir de son pays natal.
Mon avis : Ce n’est pas la première fois que je découvre la plume de Valentine Goby, et j’ai toujours été emballée par ses écrits. C’est donc avec plaisir que je me suis plongée dans ce court roman qui retrace l’arrivée en France d’une famille algérienne en 1963.
Leïla est une jeune fille qui débarque en France avec sa famille pour rejoindre son père qui travaille comme ouvrier des usines Renault.
Alors que Leïla était ravie de venir, elle va vivre des débuts difficiles. Pour sa mère c’est d’autant plus dur ! Leïla va découvrir qu’en France il y a de chouettes choses, comme son école qui est un luxe par rapport à ce qu’elle a connu jusqu’à présent, mais il y a aussi beaucoup de tristesse, du racisme, dont elle va être la victime.
J’ai beaucoup aimé ce court roman car il retrace avec beaucoup de réalité le parcours de Leïla et de sa famille venue de France.
Débarquer dans un pays que l’on ne connait pas demande beaucoup de courage. Il y a toute une vie à refaire. Le déracinement est total. Pour Leïla et sa famille qui n’ont connu que l’Algérie, venir en France demande de s’adapter à beaucoup de choses qui leur était inconnu jusqu’ici.
Leurs débuts sont très difficiles, et on sent le désarroi total de la mère de Leïla. En venant en France, elle a du quitter son pays, sa famille. Elle ne parle pas français et elle est forcée de vivre dans une pièce minable avec toute sa famille. Elle qui croyait venir que pour une année, se retrouve comme prise au piège. Son mari lui demande de s’intégrer aux moeurs et coutumes de la France, mais ce n’est pas si simple. C’est comme renoncer à une partie de sois.
J’ai vraiment été très touchée par le personnage de la mère de Leïla, même si celle-ci n’est pas au centre de l’histoire.
Leïla est une petite fille courageuse et pleine de bonne volonté. Plus tard, elle aimerait être docteur. Elle veut que sa famille soit fière d’elle. Elle travaille dure. Victime des moqueries et du racisme ambiant, aussi bien de la part des enfants que des adultes, elle doit faire face pour ne pas se décourager.
J’ai trouvé la réaction des adultes vraiment horrible. Avoir un tel comportement envers une petite fille, je trouve ça honteux. Déjà envers des adultes, ça ne passe pas, mais là, sans prendre à une petite fille sans défense. C’est vraiment bas !
Vous l’aurez compris, j’ai vraiment bien accroché à l’histoire de ce récit. C’est court, mais Valentine Goby a su toucher son public. Son récit reflète bien la réalité de l’ambiance qui régnait à cette époque envers les immigrés algériens.
Ce livre est parfaitement adapté à des classes de troisième et est recommandé par l’éducation nationale.
A la fin de l’ouvrage, vous trouverez tout un tas d’informations et de documentations sur les repères historiques de cette histoire. De quoi compléter ses connaissances en la matière.
Il y a également des questions posées sur le récit afin de tester la lecture des adolescents et de les amener à pousser la réflexion.
Un très chouette livre, avec un petit prix, que je vous recommande vraiment.
4 Comments
Bonjour Liyah,
Ton commentaire me donne encore davantage envie de le découvrir!
Bises.
Blandine.
Il est vraiment très chouette ! Je pense qu’il te plaira ! 😉
Je l’ai vu à la bibliothèque … je vais lie lire … j’aime aussi beaucoup cette auteure
j’ai adoré ce texte, ma fille (12 ans) aussi!
à diffuser sans hésiter c’est clair!